Écoconception : matériel, logiciel, même combat ?

Des ressources pour fabriquer, de l’énergie pour exploiter, des déchets à recycler et reconditionner

 Penser l’impact environnemental du numérique en termes d’équipements, c’est logique. Pourtant, ce matériel n’existe-t-il pas que pour faire fonctionner des logiciels ? Petit cours d’écoconception des services, avec Orange.

Cela fait plus d’une décennie qu’Orange décline sa démarche d’écoconception au niveau des data centers, des Livebox et plus généralement des produits de la marque. Pour fonctionner, un service sollicite en effet du matériel, serveurs, réseau, terminaux des utilisateurs, à des degrés et des puissances diverses. L’écoconception de services numériques, qui émergent et montent en puissance ces dernières années, visent donc à mettre au point des applis, des programmes, des sites web, etc., moins demandeurs en ressources et en énergie, sur tout leur cycle de vie. Cela passe notamment par l’optimisation du code applicatif, mais aussi de l’architecture technique, des process d’intégration continus ou des déploiements en production.

Ressources et énergie, le nerf de la guerre

L’écoconception de services numériques se structure généralement autour de deux finalités :

  • Limiter la quantité de ressources matérielles nécessaires pour délivrer un service, et ne pas induire un renouvellement accéléré des équipements.
  • Réduire la quantité d’énergie exigée ensuite, au niveau des data centers, des réseaux et des terminaux utilisateurs.

 

Parmi les leviers pour tendre vers ces finalités, on peut travailler sur

  • L’architecture logicielle des services: en privilégiant par exemple les solutions techniques qui autorisent la mutualisation des ressources. S’assurer de développer seulement les fonctionnalités essentielles
  • Les interfaces utilisateur: en développant des sites internet plus léger, en évitant le recours à des vidéos déclenchées automatiquement (autoplay) ou encore en proposant une transcription écrite plutôt qu’une vidéo, exigeante en termes de ressources.

 

Recherche, actions, l’écoconception à Orange

Au sein d’Orange, le sujet s’est imposé comme une priorité de la Recherche. Le projet Distiller, soutenu par l’ANR, en partenariat avec l’Inria, OVH Cloud et Davidson Consulting, vise à élaborer des recommandations pour la conception d’applications cloud sobres et durables.

Sur le plan opérationnel, un Centre d’Expertise Ecoconception logicielle fédère les savoir-faire et les compétences dans le domaine, et œuvre au développement et à la généralisation des démarches d’écoconception de services numériques. Le groupe a aussi appliqué des principes d’écoconception dans le développement de son calculateur d’émissions CO2 des produits et services Orange pour les entreprises.

Tous les acteurs du numérique

L’ensemble de l’écosystème numérique responsable se mobilise pour développer des usages et services numériques durables grâce à l’écoconception. L’enjeu est d’autant plus critique qu’il pourrait, à l’avenir, devenir un critère de choix pour les consommateurs, à l’instar du label Eco Rating pour les terminaux mobiles. La réglementation elle-même évolue : la loi sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique (loi REEN) votée fin 2021 accorde une large place à l’écoconception. Un référentiel général d’écoconception des services numériques a été publié pour guider les acteurs dans leur démarche. Architecture, interfaces, contenus : la réduction de l’empreinte environnementale du numérique se jouera autant sur son aspect matériel que logiciel.