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Orange Innovation – Véronique GUIBERT

Orange Innovation – Véronique GUIBERT

Dans cette 3ème interview d’In The MIX.E, Véronique Guibert – Directrice RSE chez Orange Innovation nous présente les engagements de l’opérateur dans la transition énergétique et ses projets pour un avenir plus respectueux de l’environnement.

Orange est engagé depuis plusieurs années maintenant dans la transition énergétique, avec des objectifs clairs d’atteindre le Net Zéro Carbone en 2040. Pour ce faire, l’opérateur a pris des objectifs dits « intermédiaires » qui s’inscrivent dans son plan stratégique. D’ici 2025 par exemple, l’entreprise vise -30% d’émissions sur les scopes 1 & 2, et -14% sur le scope 3, ce qui est un réel challenge car ce sont des émissions qu’il ne maîtrise pas complètement. Et d’ici 2030, il vise une réduction de 45% de ses émissions sur les trois scopes.

Afin de s’engager pleinement dans ces projets de transition énergétique, Orange s’engage dans 3 volets : l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables & l’économie circulaire.

Pour l’efficacité énergétique dans un premier temps, il travaille sur l’optimisation de ses infrastructures réseaux et IT, avec comme objectif 1er des actions dès la conception et les investissements dans ses réseaux, des modes veille la nuit, lorsque le trafic est plus faible, et en décommissionnant de vieilles technologies par exemple.

Il y a aussi des actions pour réduire la consommation d’énergie car dans ce contexte de crise énergétique il est important de pouvoir basculer l’alimentation électrique d’une partie du réseau sur batterie, pour des périodes courtes d’1h, afin de laisser l’énergie à d’autres activités qui en ont vraiment besoin.

Sur le plan des énergies renouvelables, Orange vise un mix énergétique composé à 50% d’énergies renouvelables pour 2025 dans les pays où il est présent (France, mais aussi d’autres pays européens ou encore en Afrique). Cela passe par la signature de contrats d’approvisionnement et le déploiement d’installations spécifiques.

Pour ce qui est des installations, Orange a un programme de création de fermes solaires pour alimenter ses sites techniques (surtout en Afrique et au Moyen-Orient), soit sur fonds propres soit au travers de partenariats. Par exemple, 70% de l’électricité nécessaire à ses opérations en Jordanie est couverte par la production de 3 fermes solaires.

Enfin pour l’économie circulaire, il est important de se pencher sur la question dès la phase de fabrication. C’est notamment le cas des terminaux (écrans, TV…) qui, par exemple, génèrent plus de 65% de l’impact environnemental du numérique. Orange a mis en place un programme qui s’appelle OSCAR qui porte sur l’utilisation d’équipements réseaux de seconde main. Ce programme a comme objectif 10% d’achat d’équipements de seconde main d’ici 2025, ce qui nécessite un travail avec l’écosystème.

Des critères environnementaux ont été inclus dans les appels d’offres. Orange a par ailleurs mis en place l’indice « Eco Rating » sur les smartphones avec d’autres opérateurs. 22 fabricants ont rejoint l’initiative avec comme but d’être vertueux ensemble. Un « budget carbone annuel » a aussi été fixé cette année, imputable au scope 3 de l’opérateur, ce qui l’amène à travailler différemment et donc à être plus vertueux sur le reconditionnement et la vente de smartphones reconditionnés. Il y a aussi un travail à faire avec l’industrie pour porter à cinq ans la durée de vie et les mises à jour logicielles des smartphones. La GSMA, qui représente l’industrie de la téléphonie mobile, a publié un document sur l’économie circulaire des mobiles et de vision à 2050 pour aider l’écosystème à se projeter.

Véronique Guibert explique aussi que ça bouge dans les organisations : les entreprises ont pris des engagements vis-à-vis de l’environnement, mais aussi vis-à-vis de l’inclusion numérique (cela fait partir de la RSE pour elle), et ainsi elles font pression sur les écosystèmes. Par exemple, Orange les accompagne en leur fournissant les données de l’impact carbone des solutions qu’il vend, ce qui leur permet de mieux maîtriser leur empreinte globale.

Orange propose aussi des outils collaboratifs à distance, ou encore des solutions de mobilité intelligente ou d’optimisation de processus. Tout cela aide le secteur à travailler sur des objectifs communs, mais aussi à savoir quels sont les chiffres, à avoir une méthodologie robuste pour évaluer les impacts et agir au bon endroit. Il y a plein de bonnes idées, mais qui ne sont pas des idées à impact, il faut donc avoir des méthodologies robustes, telle que celle qu’Orange a soumis à l’agence de normalisation ITU (International Telecommunications Union) pour mesurer le carbone évité. En effet, lorsqu’on met en place une solution qui peut permettre d’économiser des émissions de gaz à effet de serre, cette méthodologie permet de les évaluer, d’identifier jusqu’où la solution peut décarboner, de prendre conscience des effets rebonds, et de comprendre les limites et les « règles d’usage ».

Pour Véronique Guibert, c’est l’économie circulaire et la capacité à travailler ensemble – avec les fournisseurs et les consommateurs – qui permettra d’accélérer les démarches vers le Net Zéro. Les fournisseurs de produits pour avoir une durée de vie des équipements plus adaptée, plus longue, et les consommateurs de ces produits pour accepter par exemple de ne pas avoir le smartphone dernier cri si on a un usage modéré ou parce que l’œil humain ne perçoit pas le rendu et la précision d’une vidéo 8K sur un petit écran.

La prise de conscience qu’il y a de la compétition sur certaines ressources rares entre les différents secteurs d’activité est aussi importante, car il faut comprendre qu’au lieu de se battre, il faut réfléchir à l’usage le plus intelligent que l’on peut faire de ces ressources par rapport à la théorie du Donut (les 9 limites climatiques versus les besoins essentiels des individus). Orange contribue à une initiative qui vise à modéliser tout cela pour aider à la prise de conscience et à se mettre dans la bonne perspective par rapport à ces faisceaux de contraintes.

Orange a développé une application emblématique appelée « My Energy Action Plan ». L’objectif est que les filiales dans les pays où le groupe opère puissent suivre leurs trajectoires de consommation énergétique, et activer dans un catalogue de leviers ceux qui sont adaptés à leur zone géographique. La visualisation des effets d’un pays à l’autre permet d’identifier les bonnes pratiques et d’avoir un reporting industriel pour savoir où on en est.

Enfin, Véronique Guibert pense que MIX.E est justement une belle opportunité d’échange et de regards croisés sur des initiatives et innovations qui vont aider à atteindre cette trajectoire Net Zéro : « on ne peut pas le faire seul, c’est donc très important de créer des coopérations voire, parfois, des coalitions ».

3ème interview de la série de podcasts In the MIX.E à retrouver sur notre site.

Experte :

Véronique GUIBERT – Directrice RSE (Orange Innovation)